Daniel Spoerri Nouveaux Réalistes

 Nouveaux réalistes Les tableaux Pièges

Quand Daniel Spoerri rejoint le groupe des «Nouveaux Réalistes» en 1960 à Paris, il est un nouveau venu dans le domaine des beaux-arts. Mais ses activités de jeunesse.  Il a été marchand de fruits, manoeuvre, garçon de café, danseur (d’abord dans un club de jazz de Zurich, plus tard à l’opéra de Berne), pantomime, guide touristique (à Lourdes) et metteur en scène de théâtre (entre autre théâtre de l’absurde) — lui offrent les meilleurs conditions pour «faire de sa vie une oeuvre  d’art» (Spoerri). Avec pour modèles Marcel Duchamp et ses ready-mades ainsi que dada et sa prédilection pour le hasard, il commence en 196o à réaliser des «tableaux-pièges». Le nom leur a été donné par Spoerri lui-même qui livre aussi une définition digne du dictionnaire: «Des objets trouvés dans des situations désordonnées ou ordonnées aléatoires sont fixés À leur support dû au hasard (table, boîte, tiroir etc.) exactement dans la situation où ils ont été trouvés. Seul leur plan est changé: le résultat étant déclaré tableau, l’horizontal devient vertical.» En 1961, alors que Spoerri et l’artiste du groupe Fluxus Robert Filliou préparent une exposition à Copenhague dans l’appartement de ce dernier, ils passeront une journée à table, y travaillant et y prenant leur repas. Cette table deviendra La table de Robert

Daniel Spoerri a pris le nom de son oncle, passe son enfance en Suisse où, très jeune, il se lie d’amitié avec Jean Tinguely. En 1960, alors qu’il collecte des ferrailles pour Tinguely, il a l’idée de coller les objets rassemblés en vrac sur un support qu’il redresse à la verticale, fixant ainsi dans la durée le dispositif d’un instant dû au hasard. C’est la naissance de ses tableaux pièges qui, principalement, immortalisent des reliefs de repas, comme c’est le cas pour le Repas hongrois et autres dîners de l’exposition 723 ustensiles de cuisine. Cette entreprise culmine avec l’ouverture d’un restaurant permanent par Spoerri à Düsseldorf en 1968. (voir colloque retour art de l’assemblage)
Avec les tableaux pièges : Spoerri travail sur la technique de détrompe l’œil, tableau dans lesquelles il mélange ou combine une oeuvre classique illusionniste, un « chromo », avec des chose ayant pour fonction de tromper ou plutôt de démystifier cette image, de la remettre parmi la banalité des objets.

Voir aussi l’intervention Muriel Badet, Dorteure en Histoire, EHESS, chercheuse associée au Centre Pierre Francastel, Paris X Nanterre « La trambouille des tableaux pièges dans la pratique artistico culinaire de Daniel Spoerri » au colloque de l’art du l’assemblage 29 mars 2008.

Il a réalisé aussi des séries de collages montage classiques.
Spoerri dévoile la beauté des objets et assemble les pièces qui pourraient avoir un passé commun. Leur assemblage semble une petite opération, mais là réside tout l’art. D’abord la recherche, puis le tri des objets trouvés qui ont une histoire commune et pour finir l’assemblage des pièces de la façon la plus réussie.

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