Hausmann Raoul

Début 1918, Raoul Hausmann avait commencé à faire des tableaux avec des fragments d’affiches, des bouts de papiers colorés et des coupures de journaux. Mais c’est à l’occasion d’un séjour au bord de la Baltique, avec Hannah Hoch, qu’il eut l’idée du photomontage. Dans presque toutes les maisons où se trouvait accrochée, au mur, une lithographie en couleur, genre image d’Epinal, représentant un grenadier sur fond de caserne. Pour rendre ce mémento plus personnel, plusieurs familles avaient eu l’idée de coller à la place de la tête du grenadier une photo du fils ou du mari mort au front. Ce fut comme un éclair, écrit Haussmann, je me vis instantanément faire des tableaux entièrement composés de photos découpées en cela il est suivi par Hannah Hoch. L’extrait L’Auteur, une autobiographie (L’Olivier / Le Seuil, 2001) et Roussel SARL (Al Dante / Scheer, 2003). Si le collage cubiste a permis une avancée nouvelle dans l’investigation de l’espace, le photomontage permet à Hausmann d’analyser l’image et son fonctionnement. J’adoptais avec la découverte du photomontage une attitude supra-réaliste, qui permet de travailler avec une perspective à plusieurs centres et de superposer des objets et des surfaces ?, écrit-il dans son texte Cinéma synthétique de la peinture. Une telle liberté permet à l’artiste d’obtenir des images complexes mêlant l’élément visuel, les lettres, les mots, réunissant souvent le monde organique, l’émotionnel et le mécanique.

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