Eric Emo

Photographe, à la frontière de la représentation et de l’imaginaire, Eric Emo travaille l’image photographique pour la rendre équivoque. Entre portrait, sculpture et ombre le trouble est toujours présent dans ses compositions. Cette interrogation perpétuelle du médium est autant révélatrice qu’emblématique d’une œuvre qui transgresse les normes des différents arts.

La galerie Taïss présente du 12 mai au 9 juillet 2011 présente la dernière création de Eric Emo qui après avoir exploré en Noir et blanc la matière charnelle dans son exposition comme des corps à al galerie Polaris en 2002. Emo utilise les photographies exhibées sur les sites pornographiques trouvés sur Google. Cette matière photographique est largement manipulée.

memo-ericLes logiciels de traitement d’image est largement utilisé pour recouvrir les corps qui sont tronqués ou colorisés. Des formes géométriques cachent les visages comme si l’oeil ou l appareil photographique n’a pas encore fait le point. Cette vision contraste avec l’origine des images, des photographies exhibées, crues, qui existent de manière frontale pour assouvir les désirs. Des images dans lesquelles les protagonistes dissimulent leur visage pour garder un élément d’intimité et mettre en valeur ce qu’ils estiment devoir l’être.

Devant le dévoilement des détails nécessaire aux photographies pornographiques, Emo recouvre le tout d’un filtre.Ses photographies donne à voir une image mentale du monde. « Lorsqu’on se souvient, on ne se rappelle que les impressions, les détails restent flous » explique Eric Emo.

Travaillant la matière numérique photographique originale il injecte dans la réalité des images des traces son inconscient. La matière numérique faite de pixels peut se comparer dans cette façon de procéder à la peinture des surréalistes et surtout impressionnistes. Il décontextualise les images sans juger de leur origine pour les transférer dans celui de l’exposition d’art.

 

Eric Emo a découvert très tôt la photographie par le biais du dessin. Ces deux pratiques ont en commun la

spontanéité de l’acte. Désireux de faire de la photographie son métier, il part s’installer à 20 ans à Paris et

débute sa carrière au sein d’un laboratoire photographique. Assistant ensuite de la photographe Jacqueline

Guillot pour Connaissance des arts, il se focalise sur les portraits des personnalités de l’art. L’homme devient

très vite un spécialiste de la figure humaine et de l’objet qu’il photographie pour les musées de Paris.

Son parcours professionnel l’incite à découvrir et se nourrir des oeuvres des peintres et des sculpteurs des

xixe et xxe siècles. « Même si je connais l’histoire de la photographie, c’est la peinture qui m’inspire le plus.

Elle me paraît plus libre. Je découvre une image. Elle me raconte une histoire que je construis ensuite au fur

et à mesure jusqu’à la dernière oeuvre de la série qui clôt une longue période de recherche. Mascarade,

Enquête d’identité, ma dernière série exposée à la galerie Taïss, a été produite en deux ans. Elle se réfère

aussi bien aux masques de James Ensor qu’aux personnages sans visage de Giorgio De Chirico ou à la texture

picturale des personnages colorés de Paul Klee. »

 

Galerie Taiss 14, rue Debelleyme PARIS 3àme du 12 mai au 9 juillet 2011

 

 

 

 

 

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