Rauschenberg technique et biographie

Technique et biographie

Le Texan Robert Rauschenberg est l’une des figures emblématiques de la scène artistiques américaine d’après guerre. Le Dadaïsme retrouve une nouvelle vigueur dans ses combines painting réalisé à partir de 1953 1954. En même temps ces toiles des débuts annoncent déjà le Pop Art Américain. Après des études plutôt académiques aux Etats-Unis et à Paris, Rauschenberg se retourne contre l’expressionnisme abstrait qui domine la scène culturelle. Au lieu de dénier la réalité comme les artistes de ce mouvement, il cite des éléments de la vie, intègre des objets réels dans ses œuvres et, au-delà, s’interroge sur la perception de l’être humain.

Après des études de pharmacie et un engagement dans la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, Il s’inscrit au Kansas City Art Institute où il étudie la peinture, l’histoire de l’art, la composition, la sculpture, la musique, l’anatomie et la mode de 1947 – 1948. En 1948, il part étudier l’art à Paris, L’Académie Jullian, ce qui lui semble essentiel dans la formation d’un artiste. A l’époque, sa rencontre avec Josef Albers aura une grande influence sur ses tableaux. Plus tard, il rencontrera Willem de Kooning, cette rencontre sera décisive pour son oeuvre. En 1949 il part étudier la photographie au Black Moutain College, dans le Nord de la Californie. C’est là qu’il rencontre John Cage (compositeur) et Merce Cunningham (danseur) En 1950 il rejoint New York et l’Art Students League. Il changera plusieurs fois d’atelier sur New York avant de s’arrêter en 1955 et partage alors son atelier avec Jasper Johns. 1951, Première exposition personnelle à la Betty Parson gallery de New York. C’est l’époque des peintures monochromes où White Paintings Black Paintings et Red Paintings a inspirées par son ami John Cage qui pratiquait le bouddhisme.

Rauschenberg technique

Il part faire un séjour en Europe et en Afrique du nord en 1952 avec l’artiste Cy Twombly, crée des collages qui annoncent sa méthode de combinaison de thèmes disparates dont la plupart des motifs prendront définitivement place dans son registre iconographique. C’est l’effacement d’un dessin de Kooning en 1953 qui influencera profondément Rauschenberg. Il créera les Combines Painting à partir d’une tentative de réécriture de l’art pour l’art (par l’ouverture totale). On estime qu’il est à l’origine du Pop Art à l’instar de J. Johns. En 1959 il participe à la première biennale de Paris et exposera chez Daniel Cordier. Il commence à explorer la technique du transfert dans son travail de gravure à partir de 1962. Sa première exposition personnelle aura lieu en 1963 au Jewish Museum de New York. Il reçoit le grand prix de la XXXIIéme biennale de Venise en 1964. Puis, en 1966, il fonde les ? Experiments in Art and Technology à (E.A.T.) ou Rauschenberg Overseas Culture Interchange à (R.O.C.I.) avec l’ingénieur Billy Kléver. Ce groupe a pour but de faciliter un échange entre les artistes et les ingénieurs. Ce qui lui permit d’assister au décollage de Apollo 11 en 1969.

Utilisation du Métal

Durant les années suivantes, il explore l’emploi du métal comme support pour peinture, l’émail et les images sérigraphiées. Les images et objets trouvés renvoient aux voyages de l’artiste, tandis que les surfaces métalliques polies reflètent l’environnement immédiat des oeuvres.

Comme kurt Schwritters il déclare « je me régale autant qu’en utilisant les objets que je ramasse dans la rue. J ai cette même impression de surprise et de nouveauté que lorsque j’utilise des objets. Quand les sérigraphie redeviennent de l’usine, les images qu’elles contiennent sont déjà différentes des photos originales à cause du changement de dimensions : ça c’est déjà une surprise. Puis elles changent encore quand je les transfère sur la toile, nouvelle surprise. Et elles continuent comme cela à suggérer des impressions différentes au sein du tableau quand elles se trouvent juxtaposées à d’autres images ; il y a ce même phénomène d’interaction qui se perpétue dans les « Combine » avec les mêmes possibilités de jeu et de découverte.

La démarche concernant l’Odalisque d’Ingres est remarquable dans le domaine de la démarche et l’art du collage

L’odalisque se réfère à l’Odalisque d’Ingres, réalisée en 1808 qui se trouva au Louvres. Une contemplation de l’œuvre plastique éveille de multiples associations : le coussin embroché, froissé évoque le superbe coussin de soie où est assise la femme peinte par Ingres. Un fier coq empaillé couronne l’ensemble dressé sur une caisse que l’on ne peut qualifier que instable et délabrée. Les salons décorés avec un goût exquis de l’époque néo-classique se sont transformés chez Rauschenberg en une caisse parfaitement miteuse éclairée d’une lumière vacillante – signale-t-elle une maison de passe ? D’autres parts la caisse a elle-même été interprétée comme le corps l’Odalisque. Les pin up des collages pourraient être les descendantes des belles dames d’Ingres ; à côté on observe des icônes de la virilité exacerbé : boxeur, joueur de base-ball et scènes de corrida.

Odalisque Rauschenberg

Le « Combine Painting » Wall street ne représente pas le célèbre boulevard de la finance selon l’image qu’en a le monde, c’est-à-dire un quartier administratif luxueux. Rauschenberg décrit le côté sale de la rue et y intègre des éléments de la vie « downtown » qui n’a rien d’idyllique. Un tuyau de pompier usé avec une barrière qui s’étale an travers de l’image et lui est reliée, fait entrer le spectateur dans l’espace. Le monde réel et le monde pictural se mêlent.

Avec son Allégorie en trois parties, Rauschenberg est encore de proche de Kurt Schwitters : Il élargit les moyens picturaux avec l’étoile rouge tendue d’un parapluie réel et une vieille tôle déformée. Il réunit une peinture formée par l’Action Painting, des papiers collés, des fragments d’affiches, du tissu et du métal pour en faire un tout à la fois excitant et homogène, une œuvre qui dépasse les genres « objet artistique » et peinture »

Rapprocher l’artiste et le visiteur du musée.

Son désir de ne jamais séparer l’art et la vie est encore plus manifeste dans le Marché noir réalisé à la même époque. Rauschenberg voulait « délivrer » le visiteur du musée de son rôle passif de spectateur et de la faire participer : au pied du tableau mural composé d’objets trouvés se trouve un valise remplie d’ustensiles du quotidien, tampons et de tampons encreurs. Le visiteur était invité à échanger un des quatre objets contre un objet de son choix ramené par lui et à inscrire cet échange sur le tableau. Cet acte de participation à la création du tableau visait à séduire l’abîme existant entre les visiteurs de musée et les artistes. Mais les dessins de Rauschenberg disparurent bientôt de la valise et l’expérience dut être interrompue.

Vers 1960, Rauschenberg commence à expérimenter de nouvelles techniques, en particulier la sérigraphie et l’impression offset : La sérigraphie Axe traite de thèmes actuel en 1964 avec une attention particulière pour le président assassiné JF Kennedy.

Au sujet de sa démarche artistique il écrit :

Faire une œuvre par nécessité est une escroquerie par rapport à l’art. Il me semble que pour une large part l’urgence à travailler réside dans le fait que l’on agit librement. Faire quelque chose dont la nécessité ne puisse être déterminée qu’après coup et que ce jugement soit sujet à modification à tout moment. Il est extrêmement important que l’art soit justifiable. »

Sur le plan conceptuel il considère le monde comme un immense tableau il emploie l’expression de « Combine painting » pour désigner au collage d’objets trouvés sur un fond de tableau.

 Il justifie cette expression

Je les appelle des « combines painting » c’est-à-dire des œuvres combinées. Si j avais appelé peintures ce que j ai fais m aurais dit que c’étaient des sculptures, et si j’avais appelé cela des sculptures, on m’aurait dit qu’il s’agissait de bas reliefs ou de peintures.

A la question : Pourquoi intégrez vous dans vos oeuvres des boureilles, des ficelles, des chaises, des objets divers ?

Réponse de R : Je n’ai aucun but. Les peintres emploient des couleurs qui, elles aussi, sont fabriquées. Je désire intégrer à ma toile n’importe quels objets de la vie…

L’erreur ? c’est isoler la peinture, c’est classifier. J’ai employé des matériaux autres que la peinture, afin qu’on puisse voir les choses d’une manière neuve, fraîche. Je sens maintenant l’obligation de m’excuser d’employer des matériaux qui peuvent être isolée du contexte pictural. L’utilisation de ces nouveaux matériaux amène les même malentendus qu’auparavant. Car lorsqu’une technique est reconnue, l’art est mort.

A partir de 1962 il travaille sur des reports sérigraphiques de photographie sur toile qui sont des témoins de l’histoire de son temps. Il joue sur les effets de transparence dans les surexpositions des images qui altèrent la lisibilité de ce qui est présenté.

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